"Concilier conservation de la biodiversité et développement des populations"

Tel est le thème du colloque organisé ce mercredi 18 octobre 2023 par le Comité français de l'UICN avec l'AFD - Agence Française de Développement.
Forte de son expérience dans de nombreux contextes à Madagascar, au Mozambique, au Vietnam ou au Maroc, Agrisud International a témoigné des stratégies mises en œuvre sur les différents terrains d’intervention et a partagé les leçons tirées.

Biodiversité & développement agricole

« Si la conservation de la biodiversité n’est pas l’entrée de l’action d’Agrisud, ONG de développement économique, la biodiversité est au cœur de nos projets puisque nous agissons dans le secteur agricole, et plus précisément dans celui de l’agriculture familiale, un des moteurs de la déforestation » a déclaré Elphège Ghestem-Zahir, Directrice générale d’Agrisud et paneliste de la première séquence qui a « croisé les regards » entre organisations de conservation et organisations de solidarité internationale.

Elphège a poursuivi en expliquant les 3 niveaux de prise en compte de la biodiversité dans les actions d’Agrisud, à des degrés différents et selon des modalités spécifiques :

Au niveau de de l’exploitation agricole, la préservation des ressources, et donc de l’agro-biodiversité, est centrale pour la stabilité des systèmes. Les parcours de professionnalisation mis en place avec les exploitations sont donc systématiquement axés sur des pratiques agro-écologiques avec par exemple un travail sur les équilibres auxiliaires   / ravageurs dans les parcelles ou un travail sur la diversité culturale et variétale.

Au niveau des agrosystèmes, échelle plus large que celle de l’exploitation, il s’agit de préserver les « espaces de production » avec par exemple des actions de reboisement pour limiter les érosions ou des actions de maintien du couvert végétal dans les agroécosystèmes fragilisés tels que les oasis au Maroc

Enfin, au niveau des territoires protégés, Agrisud agit en complémentarité de compétences avec d’autres acteurs et travaille sur les composantes agricoles de programme plus globaux comme à Madagascar ou encore au Mozambique, pour proposer des alternatives aux systèmes agricoles qui génèrent une pression sur les ressources naturelles.

Prise en compte des objectifs de conservation de la biodiversité dans les projets de développement et inversement : mythe ou réalité ? 

Les acteurs présents sont unanimes : les stratégies à mettre en œuvre doivent concilier conservation de la biodiversité et développement socio-économique des populations. Mais les chemins pour y parvenir ne sont pas simples !

Elphège souligne la nécessaire analyse multifactorielle, spécifique à chaque territoire, la nécessaire compréhension des jeux d’acteurs, le nécessaire travail d’animation avec des acteurs aux prérogatives différentes et aux regards différents pour définir des trajectoires partagées… Elle rappelle également que les problématiques nécessitent des pas de temps de travail beaucoup plus longs que ceux des projets et que les moyens à mettre en place sont considérables.

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