Le 16 octobre, le Centre d’Actions et de Réalisations Internationales (CARI) organisait une rencontre débat, dans les locaux de l’AFD, à l’occasion de ses 20 ans de lutte contre la désertification et la dégradation des terres. Sylvain Berton, directeur des opérations d’Agrisud et administrateur du CARI, est intervenu pour parler de la complexité de l’approche « territoire » dans les contextes de désertification.
Transition agro-écologique et lutte contre la désertification
Allant de l’exploitation familiale au territoire, différentes échelles doivent être considérées afin de créer un environnement porteur pour la transition agro-écologique qui représente une solution dans la lutte contre la désertification.
Les 3 échelles :
- La parcelle / l’espace où vont s’appliquer les pratiques agro-écologiques dans les systèmes de cultures et d’élevage
- L’exploitation agricole qui assemble les différents systèmes de cultures et d’élevage
- Le territoire où se créent les conditions de mise en œuvre des transitions agro-écologiques et d’une gestion durable des terres
Ces 3 échelles sont complémentaires et indissociables. Lorsqu’elles sont déconnectées ou lorsqu’un facteur bloquant sur l’une d’elle ne peut être dépassé, les processus de désertification s’engagent.
Complexité des processus de désertification et complexité des approches territoires
Les processus de désertification sont complexes et ont des répercussions à la fois sur le plan agroenvironnemental (dégradation des terres des eaux et de la biodiversité…), le plan économique (viabilité des activités sur le territoire…) et le plan social (insécurité alimentaire, conflits sur l’accès aux ressources, migrations…).
Cette complexité se retrouve au niveau des territoires dans le cadre de leurs plans d’actions pour lutter contre la désertification : multiplicité des enjeux et des acteurs, contextes géopolitiques parfois instables.
L’approche « territoire » est donc multisectorielle, inclusive et dépendante des politiques locales.
Pour aborder cette complexité, un travail approfondi de contextualisation est nécessaire et passe par 4 phases qui associent les parties prenantes :
- Diagnostic territorial participatif
- Planification du développement
- Mise en œuvre des plans d’actions
- Evaluation et Restitution aux acteurs du territoire
L’approche « territoire » : un cadre global et des actions locales
L’approche « territoire » se construit par des stratégies nationale et régionale qui sont ensuite déclinées en plans d’actions prioritaires au niveau local. La bonne connaissance de leur territoire et de leur population, donne ainsi aux collectivités un rôle clé dans la mise œuvre des plans d’actions.
L’approche « territoire » est complexe et ne s’arrête pas à la restauration des terres.
Elle nécessite une bonne contextualisation et une bonne identification des interconnexions à l’intérieur et à l’extérieur du territoire.

Les 5 intervenants au débat « Quelle place de la société civile et quel rôle des autorités au Sud ? »

L’équipe du CARI et les participants à la rencontre débat dont de nombreux partenaires comme Agrisud.
En savoir plus sur l’outil Form’Actions du CARI
RFI – C’est pas du Vent
« La lutte contre la désertification : un enjeu sous-estimé »